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Cet ordinateur a été construit avec des morceaux de cerveau humain

C'est une innovation neuro-robotique complètement inédite : un ordinateur fonctionnel et étonnamment performant a été créé avec des minuscules bouts de cerveau cultivés en laboratoire. Explications.


Intégrer un véritable morceau de cerveau humain à un engin électronique, cela n'avait encore jamais été fait. Le dispositif Brainoware, d'une équipe d'ingénieurs de l'Université d'Indiana, est en cela complètement révolutionnaire. Comme les chercheurs à l'origine de cette création inédite l'expliquent dans une nouvelle étude, publiée dans Nature Electronics, il s'agit de tissus cérébraux humains, qui ont été cultivés en laboratoire, à partir de cellules souches. Ces dernières se sont développées en différentes parties de cerveau, formant de véritables mini-organes en 3D, baptisés "organoïdes" parce que ce sont des tissus dotés d'une structure, de connexions.


Habituellement, ce type de culture de cellules permet d'étudier le fonctionnement du cerveau, sans creuser un trou dans un vrai cerveau humain, contextualise Science Alert. Cette fois-ci, ces morceaux organiques ont été connectés à un réseau électronique, composé de microscopiques électrodes, imitant un réseau neuronal. C'est une technique neuro-robotique de pointe : le courant électrique navigue entre les organoïdes, qui permettent de traiter les informations, et le réseau de Brainoware, qui ensuite crache ses calculs. Et il s'avère que l'engin fonctionne.


Un bio-ordinateur qui calcule et reconnaît des voix


Les scientifiques lui ont confié des tâches telles que la reconnaissance vocale par exemple. Après deux jours de formation, l'ordinateur a réussi à reconnaître à 80% les voix de 8 personnes dans 240 clips audio où les locuteurs émettaient seulement des voyelles. Il a su aussi prédire des équations non linéaires, de manière certes moins précise qu’un ordinateur purement matériel fonctionnant grâce à l’intelligence artificielle, mais en obtenant des résultats proches en moins de 10 % du temps d'entraînement d'un ordinateur 100% artificiel. Ses impressionnantes capacités ont été expliquées par les auteurs de l'étude par "la flexibilité [de l'engin] de changer et de se réorganiser en réponse à une stimulation électrique" en raison "de la grande plasticité et de l'adaptabilité des organoïdes".

De quoi imaginer un tout nouveau type d’architecture informatique et robotique, qui pose cependant de sérieux problèmes éthiques.



Article de Emma Derome "çà m'interresse"

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